Un partenariat renforcé avec le Clavim

Depuis 2020, 170 enfants ont participé au programme dans le cadre des accueils de loisirs du Clavim, à Issy-les-Moulineaux. Ce partenariat nous permet de développer notre programme pédagogique en dehors de la classe et d’aborder l’engagement et la solidarité sur tous les temps de l’enfant. Interview de Bruno Jarry, directeur, et Kamel Sefiane, responsable éducation.

Bruno Jarry, Directeur général du CLAVIM

Quel sens peut avoir aujourd’hui l’action de sensibiliser les enfants à et par la philanthropie ?

Cette sensibilisation est indispensable pour une éducation riche de sens et promesse d’initiatives généreuses. L’éducation à l’altérité implique l’hospitalité et la fraternité, valeurs essentielles pour notre période contemporaine qui peut quelques fois se replier sur elle-même, minée par les idéologies, les racismes et les antisémitismes. La philanthropie nous convoque de manière inconditionnelle et singulière à mieux vivre ensemble, à respecter les droits humains et à reconnaître l’égale dignité des cultures.

En quoi les temps péri- ou extrascolaires peuvent-ils être particulièrement propices à la découverte de l’altruisme, de la solidarité… ?

Ces temps de loisirs conjuguent des moments de plaisir, de créativité, de détente et de partage. Ils développent le plaisir d’être ensemble avec de l’entraide et de la coopération entre enfants mais également avec les adultes. Faire œuvre de solidarité, c’est construire des projets pour répondre aux attentes d’une association ou d’une fondation. Le projet importe peu, les enfants affirment une véritable ambition d’agir sur le réel : aider une association protectrice des animaux, collecter des jouets pour une épicerie sociale, développer un projet en matière de santé ou en direction des personnes sans-abris.  

Quel est le rôle que peuvent se donner les collectivités locales dans l’éducation des enfants ? Est-ce un rôle « à part » ?

Eduquer, c’est nourrir et transmettre. Les villes peuvent accompagner les projets des enfants et des jeunes en articulant dans une belle chorégraphie autonomie, socialisation et participation. Il s’agit de promouvoir également une éthique relationnelle au service de la bienveillance et de la bientraitance pour faire société ensemble et grandir en humanité.

Kamel SEFIANE, Chargé de projet Enfance & Coordinateur pédagogique au CLAVIM

Vous mettez en œuvre le programme de L’École de la philanthropie dans vos accueils de loisirs pour la troisième année. Quel impact de ce programme avez-vous pu constater chez les enfants ?

La première évolution qui nous a marqués est l’envie des enfants de se mettre en action pour le collectif, à travers des tâches de la vie quotidienne du centre, de fournir de l’aide aux plus petits, de se mettre au service de leurs cadets (lecture de contes, arbitrage de jeux sportifs, aide pour enfiler leurs manteaux). Les enfants ont pris conscience que leur temps, leur aide, leurs services sont nécessaires aux autres. Le fait de se sentir utile aux autres, même ponctuellement, renforce durablement et de façon certaine l’estime d’eux-mêmes.

L’impact du programme est donc l’appropriation par les enfants des valeurs d’empathie et d’altruisme.

Est-ce que les parents vous ont fait des retours sur ce qu’avaient vécu les enfants dans ce cadre ?

Les témoignages recueillis sont globalement très positifs, les enfants expriment à leurs parents un sentiment de fierté pour les actions auxquelles ils ont participé. Les parents sont surtout ravis de pouvoir échanger avec les enfants qui partagent leur réflexion, racontent le déroulé des actions solidaires. Le sujet participe au lien, au partage et aux débats.

Voulez-vous nous parler d’un projet solidaire mis en œuvre par les enfants d’un accueil de loisirs qui vous a marqué ?

Le projet de L’Ecole de la philanthropie a été présenté à l’ensemble du groupe des plus grands de l’accueil de loisirs élémentaire Justin Oudin. Un groupe de neuf enfants « la team généreuse » s’est engagé à mener ce projet et a appris à travailler par des jeux de coopération, a fait des débats sur la notion d’empathie ainsi que sur des thèmes comme l’égalité, l’exclusion, l’éducation, la santé.

Pour construire un projet correspondant aux besoins de l’association « Petits Princes », qui a pour but de réaliser les rêves d’enfants malades, il a été décidé d’organiser une course solidaire, avec parrainages pour obtenir des dons pour l’association.

La course a eu lieu dans la cour de l’école le 22 juin 2022 avec 51 enfants participants.

Le projet des enfants a donc rapporté plus de 1000 euros de dons au profit de l’association.

Un diplôme et une lettre de remerciement de l’association ont été adressés aux enfants. Le sentiment de fierté dans les yeux de ces futurs citoyens a nécessairement fait naitre chez les autres l’envie de s’intéresser à l’intérêt général, qu’il soit de proximité ou éloigné.